Le 20 novembre, 1991 — Évasion : Chroniques de voyage à bord du voilier Arabesque
Mile Hammock Bay, NC – Carolina Beach, NC le mercredi 20 novembre 1991
34º 32′ 30″ – 77º 18′ 66″ 46e jour
7 h 15 Départ. Dès que nous entrons dans l’ICW, Arabesque s’enlise, mais se tire d’affaire par elle-même. Cependant, les autres prennent maintenant la tête de file. Mais comme nous sommes les plus lents du convoi (moteur de faible force), Hope et Desamar ont tôt fait de nous laisser assez loin derrière. Les ponts, dont le Surf City Bridge- ouverture fixe aux heures- sont notre cauchemar aujourd’hui, en plus des hauts fonds que nous touchons parfois assez durement mais en réussissant toujours à nous en sortir indemnes. Donc, devant le Surf City Bridge, attente de 50 minutes. Le Figure 8 Island Bridge : autre attente de 25 minutes, durant lesquelles tout un cortège se rassemble derrière nous. D’ailleurs, aucun des voiliers ne peut mouiller ici, donc tout ce joli monde continue à voguer en décrivant des cercles à l’infini, on dirait…
Puis le pont s’ouvre pour laisser le passage à une barge qui, à cause de sa proximité, projette Arabesque sur un banc de sable. Résultat? De premiers arrivés, nous demeurons enlisés pour un moment, pendant que tous les autres voiliers passent, sans nous. Donc, nouvelle attente de 10 minutes, puis, finalement, le pont pivote et nous laisse passer. Même manège au pont de Wrightsville, mais cette fois après 15 minutes, le passeur ouvre la voie à une barge qui passe loin de nous cette fois et on nous laisse profiter de cette même occasion pour passer de l’autre côté. Arrêt pour Diesel à la marina de Wrightsville. Quais bas accessibles, et très belle capitainerie en stuc pâle avec toit de tuiles rouges. Téléphonons à nos amis, les Bonner, installés pour l’hiver dans un parc à roulottes à Myrtle Beach, S.C. leur expliquons que nous avons accumulé plus de 2 heures de retard (les ponts). Cependant progressons avec foc et moteur pendant ½ heure, à l’aide de vents S.-E. Finalement, devons larguer le foc, craignant que le rapiéçage fait à Point Lookout , Maryland, ne cède sous l’effort. Je devrai vérifier cette voile à Myrtle Beach, et essayer de renforcer cette réparation de fortune. 17 h 30. Entrons dans un bassin près de Carolina Beach. Desamar et Hope, déjà au mouillage, et connaissant les embûches de l’endroit, nous guident à bon port via la VHF, quoique avec un brin d’anxiété. La nuit est douce. Il fait 68 ºF et la pleine lune nous éclaire comme en plein jour. Dîner et vaisselle expédiés, nous allons nous asseoir sur le pont pour y goûter la paix et le charme de ce mouillage. Au loin, on entend clairement le son des vagues qui roulent à grand fracas, sur la plage.
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