À quai, le dimanche 24 novembre 1991  50e jour

Beau soleil, mais frais ce matin. Paul termine son travail dans la cabine, pendant que j’écris ces lignes. Cet après-midi, irons faire quelques courses, avec la camionnette, gracieuseté de Coquina Harbor. En profiterons pour faire un saut à la mer, à Sunset Beach, via Calabash, distante d’environ 20 minutes. Marée montante, gros roulants venant se fracasser sans fin sur une plage déserte de sable fin, presque blanc. Nous marchons pendant quelques instants sur la plage humide encore intacte et où le sable est bien compacté, ce qui facilite notre allure. À regret, devons bientôt prendre le chemin du retour, car enfin, il ne faut pas abuser du privilège dont on jouit en utilisant gratuitement le véhicule de la marina. Au retour, je termine ma couture du toit Bimini et je pose du Velcro à notre enveloppe de couchage. Utilisant ma paumelle, je recouds ensuite à la main, une petite pince (défaite par le vent)- au foc. Ensuite, je recouvre cette couture d’un ruban gommé de taffetas à voiles. Je crois que cette voile tiendra mieux le coup ainsi réparé. Puis, nous nous rendons au Yatch Club voisin, pour faire des appels à Dany et à Gérard. De retour à bord, préparons et apportons ce qu’il faut pour les douches. Sommes à mi-chemin dans la côte, lorsque Bud Bonner et Chris Reid arrivent. Reprenons la route vers le bateau, où nous discutons de notre départ demain matin. Bud veut savoir l’heure de notre départ, car il veut nous filmer en route. Après leur départ, retournons aux douches. Quelqu’un a enlevé la clef et la serrure combinaison ne fonctionne plus… Donc, impossible d’accéder ni au lavoir ni aux douches .Retournons chez nous pour dîner. Soirée consacrée à la lecture de cartes marines et à préparer l’itinéraire.

Coquina Harbor, SC,- Georgetown, SC le lundi, 25 novembre 1991

C’est la Sainte Catherine aujourd’hui. Si nous étions à la maison, je ferais peut-être de la tire aujourd’hui…Oui, mais il ne ferait pas assez frais pour l’étirer, ici. Vaut donc mieux passer outre.
Départ vers 7 h 15 – seuls maintenant, puisque l’Amazing Armada de jadis a été dispersée….
Ces camarades de plusieurs semaines et de quelques équipées, nous manquent déjà. La journée se passera donc, sans ces nombreux échanges à la radio, où nous faisions nos observations, mises en garde et bons conseils, auxquels nous étions habitués. C’est peut-être ce qui explique notre dernière mésaventure au coucher du soleil.
Ayant décidé un peu plus tôt de nous rendre jusqu’à Georgetown, distante de 58 milles, avons complètement manqué l’embouchure du port – nos cartes neuves, mais non corrigées n’indiquant pas la nouvelle numération des bouées. Nous nous sommes donc aventurés beaucoup plus au sud, que nécessaire pour nous engager dans une zone de remplissage. Évidemment, nous nous y sommes finalement échoués, le jusant étant de la partie. Également, pour ajouter à notre plaisir, un escadron de jeunes alligators s’est dirigé vers nous. Ils ont passé outre, sans doute que nous ne leur plaisions pas, parlant une langue étrangère, comme le français! Après 30 minutes d’efforts exténuants du capitaine, pour essayer de nous tirer de cette mauvaise passe, rien n’allait plus. La situation demandait un remorquage, à moins d’attendre un autre 7 heures pour la prochaine marée haute, gisant à bâbord par un angle de gîte de 25 º. Avons contacté la marina Esso, de Georgetown, qui nous offrait ce service à 100 $. et 30 minutes plus tard, un type à mine non soignée (je dirais même « patibulaire ») s’est présenté dans une sorte de vieux rafiot, sans feux de bord. Il tenait une lampe de poche à bout de bras, et a tout de même réussi à nous sortir de l’amas de remplissage, grâce à la puissance de ses moteurs. Cependant, il ne nous a pas vraiment remorqués, se contentant de nous accompagner jusqu’au quai de la marina de Georgetown. Arrivés au quai, la note était maintenant de 175$! Pas très honnête ce bonhomme, ni l’agent d’Esso qui avait négocié le prix par VHF, au préalable…Avons tout de même obtenu un reçu d’eux. Boat U.S. a acquitté, cette facture, puisque nous avions de l’assurance remorquage avec eux. Mais également, autre mauvaise surprise à la marina de Georgetown – et dû à notre confiance aveugle dans le Waterway Guide, qui faisait état de ce havre. En réalité, ce n’était tout simplement qu’une cour à bateaux, sans services. Il y avait des douches, mais il fallait les prendre aux 30 minutes, puisque le réservoir se vidait après son usage par une personne seulement. De plus, les restos ou casse-croûte voisins indiqués au Guide, n’existaient pas. Il nous a donc fallu marcher plus d’un mille pour nous retrouver chez un Hardee (Fast Food), peu inspirant. De retour, avons tout de même pu profiter de l’électricité pour réchauffer notre intérieur. Ca valait le coup, car la météo avait prédit des températures dans la mi-vingtaine pour la nuit.

https://www.retraiteenaction.ca/le-magazine/wp-content/uploads/sites/6/2015/09/arabesque.jpghttps://www.retraiteenaction.ca/le-magazine/wp-content/uploads/sites/6/2015/09/arabesque-300x300.jpgArabesque - une odysséeCalabash,Coquina Harbor,Georgetown SC,Sunset Beach
À quai, le dimanche 24 novembre 1991  50e jour Beau soleil, mais frais ce matin. Paul termine son travail dans la cabine, pendant que j’écris ces lignes. Cet après-midi, irons faire quelques courses, avec la camionnette, gracieuseté de Coquina Harbor. En profiterons pour faire un saut à la mer, à...