Jean Boisjoli, fier récipiendaire du prix littéraire Trillium 2017

par Danielle Carrière-Paris

(photo fournie par Jean Boisjoli)

Retraite en Action compte parmi ses membres un des récents récipiendaires de la plus haute distinction littéraire de l’Ontario.

En effet, Jean Boisjoli recevait lors de la 30^e édition du prix Trillium 2017, qui s’est tenue les 20 et 21 juin dernier, une prestigieuse reconnaissance pour son premier roman intitulé, La mesure du temps. Elle lui a valu, entre autres, une bourse de 20 000 $.

C’est avec grande humilité qu’il a reçu cette récompense qu’il reconnaît être fondée sur une appréciation subjective du jury. Il n’en demeure pas moins très honoré. Il était particulièrement emballé de voir que tous les finalistes étaient traités comme des égaux et que toutes les célébrations se sont déroulées dans les deux langues officielles du pays, et ce, du début à la fin.

Son récit publié en avril 2016 s’inspire en partie de son vécu. La maison d’édition Prise de parole le résume comme suit :

« Bernard, un homme du monde dans la soixantaine, retourne à Saint-Boniface pour renouer avec ses origines. Accompagné de Marjolaine – une jeune femme qui a été sa protégée –, il arpente la ville sur les traces des lieux, des êtres et des évènements qui ont marqué son enfance singulière.

Au fil des récits qui ponctuent leur parcours, ils croisent notamment la petite rivière Seine, le lac Winnipeg, Gabrielle Roy, Louis Riel, un shérif acadien, la reine Elizabeth II, un jésuite bien particulier, Salinger, Malraux, Dostoïevski… ainsi que des castors. Bernard se laisse progressivement aller à des confidences qui le révèlent, aux yeux de Marjolaine, sous un jour nouveau.

Roman imagé aux accents poétiques, La mesure du temps effectue une plongée saisissante dans la psyché humaine. »

Il importe de souligner que le membre de l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français (AAOF), qui se livre à l’écriture depuis toujours[1], compte également trois recueils de poésie à son actif, ainsi que plusieurs textes littéraires publiés au Canada et à l’étranger. Un nouveau roman d’actualité est à l’état embryonnaire. Ça promet…

Mais, son impressionnante feuille de route ne s’arrête pas là. Elle témoigne clairement de l’aisance avec laquelle il a réussi, avec brio, à se réinventer et à se déraciner au fil du temps.

Parmi ses réalisations professionnelles on note qu’il a été professeur, journaliste à la Société Radio-Canada et à la Canadian Broadcasting Corporation et avocat spécialisé dans le domaine des droits de la personne. Il a aussi occupé des postes au niveau politique et à titre de fonctionnaire fédéral liés à la coopération internationale, notamment en Haïti et aux négociations constitutionnelles menant aux Accords du Lac Meech.

Le franco-manitobain, natif de la rue Deschambault à Saint-Boniface[2], habite aujourd’hui à Ottawa. Bien qu’il reconnaisse n’avoir jamais appartenu à un seul endroit, puisque son parcours de vie l’a aussi mené à Montréal, Edmonton, et Toronto, il avoue s’être senti chez-lui à chaque endroit où il s’est installé.

Parmi les reconnaissances qui lui ont été attribuées, on note la Médaille commémorative du 125^e anniversaire de la Confédération, la Médaille du jubilé de diamant de la Reine Élizabeth II et le titre d’Officier de l’Ordre de Saint-Jean.

Jean Boisjoli vient d’ajouter une corde à son arc et se retrouve maintenant au rang des lauréats notoires des éditions précédentes du prix Trillium, tels que Margaret Atwood, Alice Munro, Daniel Poliquin et Paul Savoie[3].

BRAVO !

[1] Il se souvient, qu’enfant, il se livrait à l’écriture au lieu de se rendre à la messe. C’était son refuge.

[2] La maison Gabrielle-Roy se trouve sur cette même rue.

[3] Il est aussi originaire de Saint-Boniface et lauréat du prix Trillium 2007 et 2013.