Manasquan, NJ -Atlantic City, NJ le dimanche 3 novembre 1991
39º 22′ 74 – 74º 24′ 92   29e jour de voyage

Avions invité Phil à venir prendre le petit déjeuner a bord, mais Paul doit aller l’éveiller à
5 h 30. Il a été malade cette nuit et croît que c’est dû au hamburger mangé hier soir au resto. Paul, lui, souffre de diarrhée, et moi, de nausées. Ça fait un drôle de trio de convives ce matin. Donc on s’en tient au thé et rôties sèches.

7 h On lève l’ancre pour aller prendre du Diesel à un poste de service sensé ouvrir à 6 h. Après une attente prolongée, le préposé arrive. Pouvons enfin sortir de Manasquan. Il est
7 h 20. On nous y reprendra à tenter de partir aussi tôt ! Je tiens la barre et Paul hisse le foc. Phil est juste derrière nous, sur Pegassus 11. Il m’a donné ses coordonnées au Loran et je réussis enfin à remettre le nôtre en marche. On maintient une fière allure de plus de 6 noeuds/h et une randonnée qui aurait dû durer environ 10 à 11 heures est complétée en 8,5 heures, et RONDEMENT. En effet, des vents arrière nord-est, nous ont propulsés vers le sud-est, accompagnés par la musique sur cassette de la Symphonie fantastique de Berlioz. On pétait le feu! Arabesque dansait sur les lames. Quelle journée, qui nous a un peu compensés du « sur place » des derniers jours. Un soleil souvent voilé par des nuages gris, ne réussit pas à nous réchauffer. Il fait environ 52 ºF. Lorsque nous entrons dans le port d’Atlantic City, je grelotte à l’avant, amarres en main, attendant le moment de sauter sur le quai pour les fixer aux taquets. Sommes au quai de service, pour les services essentiel d’usage. Puis on se rend à un mouillage près du pont à bascule. Nos trois compagnons de voyage américains, Phil, Gregg et George arrivent pour dîner avec nous. Paul est de corvée dans la galley ce soir. Il prépare un stir-fry, accompagné de riz. Très apprécié de tous!
Après leur départ à 21 h, lavons la vaisselle, puis un peu de rangement du carré. On prévoit partir encore à 7 h 30 demain, mais on se lèvera à 6h et non plus à 4 h 30 Il fait trop froid à cette heure pour partir. De toute façon il fait également trop noir pour se diriger dans des eaux inconnues, surtout en pleine mer.

Atlantic City, NJ – Cape May, NJ,le 4 novembre 1991
38º 58′ 83 – 74º 53′ 86

7 h 30 Départ. Encore une fois, Phil était tout à côté de nous, puisque nous étions encore liés en couple. Mais ce mouillage-ci n’a pas été de tout repos : des vedettes, toujours pressées d’aller nulle part, mais passant en trombe nous ont fait rouler plus souvent qu’à notre tour, la nuit dernière. De plus, la marée nous a joliment secoués. On s’éloigne donc sans regret – laissant derrière nous une ville de contrastes : de véritables palaces côtoyant des taudis infects; le quartier  attenant au port nous a semblé plutôt délabré et mal famé, hier. Le Waterway Guide, conseille de ne pas s’y aventurer après la tombée de la nuit. Autre surprise : la pompiste au quai de service, nommée « Misty », prépare un Doctorat en Littérature médiévale. D’ailleurs, lorsqu’ hier on lui a demandé où acheter du pain dans les environs, elle s’est offerte spontanément à nous conduire en voiture, car ce n’est pas un coin sûr, nous a-t-elle dit. Quelle gentillesse dans ce secteur défavorisé…

Avec les Templeton, George et Gregg, à Cape May

Nous sortons du port à moteur et hissons seulement le foc. À l’aide de forts noroîts, de 20-25 m/h, soulevant la houle de 3 pi. à 4 pi. nous volons à la surface de l’eau, à la vitesse de plus de 7 noeuds/h. Il s’agit sans doute des derniers soubresauts de « Grace ». Toujours suivis de près par Phil sur Pegassus qui a également choisi voile et moteur, sous un ciel gris et par un froid de canard (environ 34 ºF), arrivons à Cape May. Paul décide qu’on passera la nuit à quai. On continue vers la South Jersey Marina, Phil derrière nous, car il a également besoin de carburant. Cependant notre ami sera au mouillage cette nuit (il nous avoue avoir peu de ressources financières). Les douches sont très propres et même luxueuses .Au taux de 1,25 $/pi, ça vaut le coup. De plus un magasin de fournitures maritimes et une poissonnerie et boulangerie sont sur place. On en profite pour faire quelques achats. La buanderie est à environ 10 min. de marche. J’en profite pour tout laver ce qui s’est accumulé depuis quelques. jours. Paul se rend au marché assez éloigné, semble-t-il. En compagnie de George et Gregg Templeton, à Cape May, N.J. Il en revient en auto-patrouille : un jeune policier , le voyant chargé de plusieurs sacs, est venu le reconduire à la marina… Gregg Templeton sur Challenge, amarré derrière nous croyait que Paul avait été arrêté! Un marin anglais sur un superbe « Motor-Sailer » (yacht mixte) , rencontré au lavoir et sympathique, lorsque je me plaignais du froid sur Arabesque, frappe à la porte. Il vient nous offrir la solution à nos ennuis de température de la cabine : un pot de fleurs en céramique. Il faut le renverser sur un de nos brûleurs à alcool allumé, et le pot agit comme source de radiation de chaleur. On l’essaie et ÇA MARCHE! En un rien de temps, on sent la chaleur. Il nous en fait cadeau, nous disant qu’à notre tour on devra en faire de même pour un autre marin. On promet, évidemment. Après le dîner, on passe 20 minutes à la planification de notre journée de demain. On se retire tôt car ce sera une dure journée : la traversée de la baie de Delaware et l’entrée dans le canal Chesapeake-Delaware, aux portes de l’ICW. Avant d’aller au lit, on place quelques appels téléphoniques, dont un à Dany et l’autre à Gérard. Ça fait du bien, renouer avec la famille de temps à autre.

adminArabesque - une odysséeAtlantic City NJ,Manasquan NJ
Manasquan, NJ -Atlantic City, NJ le dimanche 3 novembre 1991 39º 22' 74 - 74º 24' 92   29e jour de voyage Avions invité Phil à venir prendre le petit déjeuner a bord, mais Paul doit aller l’éveiller à 5 h 30. Il a été malade cette nuit et croît que c’est dû...