Par Danielle Carrière-Paris, en étroite collaboration avec Jean-Luc Racine et Anne-Marie Laurendeau

Le 9 janvier 2017 – L’historique de Retraite en action (REA), qui porte sur ses 20 années d’existence, en dit long sur ce que c’est que d’avoir le courage de ses convictions, même quand ce n’est pas chose aisée.

En se remémorant la genèse de l’organisme, son concepteur, Jean-Luc Racine, se souvient que c’est d’abord en tentant de motiver sa mère, qui se questionnait sur ce qu’elle pourrait faire, une fois la retraite venue, que l’idée germa de vouloir s’investir dans la création d’une telle entité. (En rétrospective, il reconnaît que ce qu’il proposait à sa mère était, en réalité, un projet qui l’allumait lui-même.)

Puis, pendant que Jean-Luc travaillait au Centre des aînés Guigues, l’idée s’enracina profondément dans son esprit. Il s’agissait d’un regroupement pour aînés dont la moyenne d’âge était d’environ 75 ans et au sein duquel les jeunes retraités, qui cherchaient à bouger, à voyager, etc., avaient peine à s’identifier aux activités traditionnelles des aînés. Cette réalité ne faisait qu’entériner, ce en quoi il croyait déjà. Le visionnaire a reconnu, aussitôt, l’existence d’un énorme potentiel.

Toutefois, il aura fallu 10 ans pour mener le projet à bon port, puisque les défis à relever étaient nombreux. Par exemple :

  • La tenue d’un premier groupe « focus » à MIFO, en 1995, n’endossait pas le concept car on ne reconnaissait pas le besoin de poursuivre cette idée. Heureusement, les sceptiques ont été confondus et peu après, un deuxième plus petit groupe, avalisa le mérite du projet.
  • L’incorporation nécessitait un changement de nom allant de « Retraite Action » à « Retraite en Action », car une autre entité portait déjà ce premier nom.
  • L’obtention de financement était particulièrement pénible. Alors qu’on recherchait une somme initiale de près de 100,000 $, la Fondation Trillium n’accordait qu’une fraction du montant recherché pour démarrer l’entité, soit celle de 10,000 $. REA devait, donc, faire ses preuves, avant d’accéder à un financement plus stable.

Puis, quatre ans après l’émission d’une première subvention, REA devait assurer une transition fluide vers l’auto-financement, en diversifiant ses sources de revenus. Ceci représentait un défi de taille. À titre d’exemple, les commanditaires intéressés à appuyer l’organisme exigeaient un effectif d’au moins 400 membres, alors que l’organisme n’en comptait à peine 20, dont 4 bénévoles.

Néanmoins, l’organisme a su demeurer en situation de surplus, et ce, même dans les circonstances les plus difficiles.

Quant aux autres instigateurs et bénévoles d’exception liés à cette belle aventure, Jean-Luc s’en rappelle… Ils sont nombreux :

  • L’indispensable leadership de Gérald Poulin, qui cautionna le projet dès ses débuts et assuma la première présidence ;
  • Le précieux apport de Monique Brossard, qui assuma la deuxième présidence et qui a porté le projet dan son cœur tout au long de son mandat, même si elle était un peu sceptique au départ ;
  • La contribution marquée de Chantale Bourbonnais dans l’élaboration d’une première programmation d’activités ;
  • Le dynamisme indéniable de Chantale Richer, qui succéda à Chantal Bourbonnais et qui assura l’expansion de la programmation en ajoutant les volets voyages, socio-éducatifs, etc. que l’on connaît aujourd’hui ;
  • Le travail ardu d’Aldérice Béliveau dans la formalisation des codes liés à la programmation ;
  • L’approche innovatrice de Sonia L’Italien dans le contexte du programme de Solidarité internationale;
  • La grande ouverture d’esprit des gens du Patro, où REA a depuis élu domicile, sans quoi il aurait été difficile de continuer ;
  • L’inépuisable dévouement de Denise Faucher dans l’élaboration du volet « activités sportives » ;
  • Le travail assidu de Francine Poirier et de Jean Latour dans le programme « voyages » ; et, … j’en passe.

Jean-Luc se souvient, également, de certains évènements angoissants, dont il  rit aujourd’hui, mais qui lui ont valu plusieurs nuits blanches, notamment :

  • La tenue d’une conférence de presse lors du lancement de REA, à laquelle aucun média ne s’était présenté.
  • L’annulation fréquente d’activités au sein d’une programmation limitée, faute d’inscriptions.
  • Un premier voyage, en direction de la Tunésie, auquel une vingtaine de membres s’étaient inscrits et avaient déboursé la somme due. Jean-Luc s’était rendu à l’agence de voyage environ une semaine avant la date de départ pour finaliser le tout, pour se rendre compte, à son grand désarroi, que les portes des lieux étaient placardées… l’agence avait fait faillite. Les conséquences auraient pu être désastreuses mais, heureusement, tous les arrangements préalables étaient en bonne et due forme. En bout de ligne, l’assurance voyage avait tout remboursé et l’agence Tours Chanteclerc avait pris la relève. Le voyage s’était, ultimement, avéré un succès.
  • Un premier dîner de Noël organisé à « L’Orée du bois » qui avait dû être annulé à la dernière minute, en raison d’une tempête qui sévissait. C’était la folie furieuse alors qu’on tentait de communiquer rapidement, par téléphone, avec toutes les membres inscrits. (Il importe de souligner que les gens n’étaient pas encore branchés électroniquement, à l’époque.) En dépit des efforts déployés, Jean-Luc avait dû se déplacer pour se rendre au restaurant, afin de présenter ses excuses à deux participants inscrits, qu’on n’avait pu contacter.
  • Un premier tournoi de golf qui avait failli ne jamais voir le jour. Alors que le comité organisateur s’apprêtait à tout annuler, en raison du petit nombre d’inscriptions, le leader d’exception qu’était Gérald Poulin et qui s’était pointé avec un certain retard à la réunion, avait insisté pour aller de l’avant. Son intervention de dernière minute avait, ainsi, contribué à faire de ce premier tournoi une agréable activité qui deviendrait, éventuellement, (tout comme le jeu-questionnaire, d’ailleurs), un évènement annuel d’envergure, constituant une importante source de revenus pour REA.

Il se remémore aussi, avec bonheur, l’audacieux tour du Mont Blanc, effectué par des membres de REA à une époque où peu de gens s’adonnaient à de telles activités et, à la suite de quoi, les participants étaient revenus emballés. À leur retour, afin d’exprimer leur joie, ils avaient monté une petite pièce de théâtre cocasse relatant leurs exploits.

Somme toute, Jean-Luc ne regrette aucunement les efforts investis dans ce merveilleux projet, même si ça n’a pas toujours été chose facile.

Selon lui, la clé du succès de l’organisme repose, en grande partie du moins, sur le jumelage:

1) de l’adhésion ferme et fervente à l’idée de créer un organisme répondant aux besoins de jeunes retraités,

2) et à l’inlassable participation de centaines de bénévoles désireux de partager leurs passions avec d’autres. De là découle, la devise de REA, « Pour ses membres, par ses membres ».

En terminant et par souci de commodité, vous trouverez, ci-dessous, quelques dates d’importance, qui résument l’historique de REA.

1986 Un concept innovateur, visant à répondre aux besoins de jeunes retraités, prend naissance.
1995 Un premier groupe focus, à MIFO, rejette le concept « Retraite Action », alors que peu après, un deuxième groupe, reconnaît le mérite du projet.
1996 « Retraite en Action » voit le jour et est incorporée.
1997 (mai) C’est le lancement officiel de REA et d’une première programmation. Un premier membre s‘inscrit sur les lieux, au coût de 35$.
1997 Une première subvention de 10,000 $ de la fondation Trillium est accordée pour démarrer le tout.

Une première visite organisée au Musée des beaux-arts, suivie d’un souper, regroupe une vingtaine de participants et s’avère un franc succès. Les organisateurs sont fous de joie.

2000

 

On crée un poste permanent de responsable de la programmation d’activités.
2001 REA fait la transition obligatoire vers l’auto-financement.
Vers 2001 La ville d’Ottawa émet sa première subvention d’environ 8,000$ et accorde une importante contribution en nature, en donnant accès à certains locaux du Patro. (Auparavant, la tenue de rencontres se faisait dans un petit restaurant de Vanier, car l’organisme ne possédait aucun locaux.)

Ceci représente le 20% du budget nécessaire pour accéder au financement provincial.

Vers 2008 La province offre du financement au montant de 42,000 $, grâce au rétablissement du programme, « Elder Person Centre » qui avait été aboli, quelques années auparavant.
Vers 2008 Les membres de REA migrent graduellement vers un système informatisé. (Aujourd’hui, 99.9% des 1,500 membres de l’organisme transigent en ligne.)
2013 La fondation Trillium accorde 313,000 $ au « projet redevances ».

Dans le contexte de cette initiative, Jean-Luc Racine est mandaté pour promouvoir, à travers le pays, le concept de REA et sa formule unique, afin de dégager des revenus supplémentaires pour l’organisme.

Ainsi, divers groupes du genre sont formés au niveau pancanadien.

2016 L’organisme qui comptait à peine 20 membres et 4 bénévoles à ses débuts, compte aujourd’hui 1,500 membres et des centaines de bénévoles.
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Par Danielle Carrière-Paris, en étroite collaboration avec Jean-Luc Racine et Anne-Marie Laurendeau Le 9 janvier 2017 - L’historique de Retraite en action (REA), qui porte sur ses 20 années d’existence, en dit long sur ce que c’est que d’avoir le courage de ses convictions, même quand ce n’est pas chose aisée. En...