Les 21 et 22 octobre 1991 — Évasion : Chroniques de voyage à bord du voilier Arabesque

Cohoes, NY – Castleton-on-the-Hudson, NY, le 21 octobre 1991
43º 49′ 92″- 74º 41′ 23″ Température 48 ºF.

Ensoleillé, vents légers de l’est. Paul décide de demeurer à quai pour quelques heures afin de voir à certains petits travaux à bord. I faut changer la lumière de tête de mât, essentielle lorsque à l’ancre, et faire vérifier le moteur 4 forces du youyou par un mécanicien des environs. L’entretien mécanique enfin terminé, partons  vers 13 h 30, pour voguer vers la dernière écluse, la no. 1, distante d’un demi- mille environ. À cause de l’intransigeance de l’éclusier qui s’amuse à nous faire retourner à la bouée 85, « tel que stipulé dans ses règlements », on met 1 heure  à passer ce dernier jalon! Cet homme insiste pour nous faire demander le passage à la hauteur de la bouée 85, au lieu de plus près, comme tenté précédemment. Il y a de ces gens qui prennent plaisir à emmm… les autres, comme ça, gratuitement…
Puis, en route vers Castleton-on-the-Hudson, lieu du remâtage, tant anticipé. On y arrive vers 17 h 30, sans autre difficulté. Un vent frisquet du N.-O., s’élève juste comme on va accoster. Ça rend la position à l’avant d’Arabesque où je suis postée pour m’occuper des amarres, moins que confortable. Mais, passons. On met pied à terre et prenons les dispositions nécessaires pour remâter tôt demain. Après les douches et courte promenade en ville (bourg minuscule), on dîne et au lit vers 21h30.

Castleton-on-the-Hudson, NY, – Catskill, N.Y., le 22 octobre 1991
43º 55′ 80″- 75º 04′ 80″

Pendant la nuit, de gros vaisseaux viennent à passer (genre navires de haute mer). Sommes tellement secoués par le ressac, que je crains que nos échafaudages supportant le mât, ne fichent le camp à l’eau! Paul me rassure, me disant que tout est très solide. Il a raison, puisque après 2 autres alertes de ce genre, tout redevient calme et les structures sur le pont n’ont pas bougé. Après déjeuner, on se hâte de tout préparer pour la manoeuvre du remâtage. Ici, les plaisanciers font ce travail eux-mêmes, à l’aide d’un treuil spécial qu’on nous laisse utiliser à raison de frais de 25 $. Tout se déroule bien et en terminant apercevons un autre voilier en provenance de, Neige d’été, de Montréal sous les ordres de Michel et de sa compagne Vicki. On bavarde un peu, mais le patron de la marina nous presse de partir, car nous devons céder la place à une grosse vedette, attendue dans environ 45 minutes. On accélère donc les dernières manoeuvres visant à serrer les ferrures d’étai du foc, etc.

13: h 45  Départ. Descente aisée de la rivière Hudson, puisque la marée est au jusant, et qu’il y a très peu de circulation maritime. Journée splendide, ensoleillée. Il fait 72 ºF à l’ombre et aucun vent pour rompre le charme de ce parcours. 

17 h 45 Arrivons à Catskill, NY Riverside Marina, en quête d’un mouillage. Hélas, l’eau n’est pas assez profonde, 8 pi. à marée haute (et si on calcule que la marée ici, est de 4 pi. on risquerait de s’enliser à marée basse). Au fait, en entrant ici, utilisant le chenal balisé de la marina, avons touché le fond – le profondimètre indiquait pourtant 6 pi. On décide donc de passer  la nuit à la marina, même si ça gobe beaucoup de sous. Le personnel est parti depuis 17 h, mais on s’installe tout de même. Il y a tous les services usuels, y compris, vidange des eaux sanitaires (Pump out). Le Capitaine rapporte notre arrivée aux douanes (New York). Ensuite, il va au ravitaillement et j’en profite pour prendre une douche. Salles de bain très propres. Le repas expédié, on se retire tôt pour repartir à bonne heure demain.