Verrazzano Bridge, NY- Sandy Hook, NJ (marina Atlantic Highlands) le 27 octobre 1991

Pont Verrazano

Pont Verrazano

Brume épaisse à environ 1000′ pi. du pont V. Sommes toujours dans la même petite anse sablonneuse, où évoluaient hier des enfants lors d’une mascarade. Aujourd’hui, c’est une équipe de tournage (TV ou cinéma)? qui s’est installée dans le froid matin sur la grève. Projecteurs, écran, rien n’y manque. N’était le fait que nous avons pris beaucoup de retard à date, à cause des éléments, cette scène sur les berges serait très intéressante… Après quelques heures, tout ce beau monde emballe ses accessoires et repart en caravane. Pendant ce temps, les spectateurs malgré eux, ont pris le petit déjeuner et sont prêts à partir.

8 h 05 On passe sous le pont, mais devons nous rendre à l’évidence : la visibilité est quasi nulle. Ce brouillard presque constant, est d’ailleurs un signe précurseur d’importants changements dans la météo…   8 h 30 Mouillons dans une autre petite anse à quelques mille pieds à l’ouest du pont. On attend impatiemment que le rideau s’entrouvre.

12 h 00 Nouveau départ.  Apercevons à nouveau le pont, derrière nous, et deux bouées vertes en succession. Confiants en notre bonne étoile, avançons lentement pendant une heure, puis le voile retombe. Aucun point de repère dans cette ouate, et le Loran qui est muet. On navigue à la boussole, plutôt à l’aveuglette pendant 3 longues et inquiétantes heures. On réussit à intercepter une petite vedette à portée de voix. Son capitaine nous remet sur la bonne voie. Le soleil a consenti à se montrer et nous sommes à même de repérer les bouées nécessaires à notre parcours vers les quais de Sandy Hook, NJ. Refaisons le plein de Diesel et décidons de passer la nuit à quai au coût de 40 $. C’est cher pour le peu de services dont dispose cette grosse marina. Il y bien de la Sécurité sur les débarcadères, mais on néglige de nous donner la combinaison du cadenas pour sortir de la marina. Les douches sont fort éloignées et verrouillées. On doit encore retourner au bureau chercher le garde pour nous y laisser entrer. Pas de buanderie, même si le Waterway  Guide (notre Bible), en fait état… Enfin, un visiteur, Howard Klauser et sa fille Simone, offrent de nous conduire au lavoir de la ville. Ce monsieur est journaliste au NJ, mais on oublie de demander le nom de son journal. Pendant que le linge plonge dans l’eau savonneuse, allons faire un tour au bistro voisin, pour l’apéro. Puis Paul va poster le courrier. En route, il achète un Chardonnay Gallo qui accompagnera notre dîner. En soirée, on installe la TV 12 volts pour voir la dernière joute des Séries mondiales. Cela se termine après minuit en 10e manche, par la victoire des Twins sur Atlanta. Bravo!

Durant la nuit, le vent augmente en intensité et on se choque continuellement sur les piliers du quai, pendant que l’annexe, amarrée à l’arrière, nous donne des coups de bélier. Le sommeil est lent à venir et de courte durée.

À quai, le lundi 28 octobre 1991

Vers 6 h, n’y tenant plus, Paul s’adresse à la Sécurité pour demander leur aide afin de déménager Arabesque à un quai moins exposé. Alors que je demeure à bord, Paul et un agent de Sécurité de la marina, s’affairent à contourner le quai, vers l’intérieur, en retenant les amarres. Soudain, l’agent crie à Paul que l’amarre qu’il retient, va lui filer entre les mains. Son gant tombe à l’eau, il manque d’en faire de même, mais réussit à ramener Arabesque vers le quai intérieur suivant. Vers 6 h 30, Paul, avec l’aide des gens de Sécurité, complète la manoeuvre. Ouf! Il était temps. Cependant, on constate quelques dégâts au voilier : une grosse défense neuve, est fendue (écrasée contre les piliers durant la nuit), et devra être remplacée, ainsi que la lumière à l’arrière, en plus de quelques bonnes égratignures à la coque et aux bois. La Météo pour aujourd’hui : vagues de 8′ pi. à 12 pi. Vents de 75 m/h. Non merci, on demeurera sur place aujourd’hui. Malgré 5 solides amarres, pour nous retenir à notre quai intérieur, on roule et même on tangue un peu. Il y a des moutons blancs dans le bassin intérieur, pourtant protégé par un long brise-lames – côté nord. On apprend que ces bourrasques sont le résultat de l’ouragan «Grace », qui a pris naissance il y a quelques jours aux Bermudes et semble se diriger vers le nord-ouest. On prend le petit déjeuner  au bistro voisin : crêpes, confitures maison, etc. Ce matin, le capitaine ira aux provisions et au lavoir : le Spi et le Foc ont été imbibés d’huile à moteur, à cause d’une défaillance de la pompe de
cale. Pendant ce temps, je vais en profiter pour me rendre chez une coiffeuse en ville. Mais Paul décide de m’accompagner (en autobus), quel luxe!Ça nous change de nos sorties à pied. Il veut trouver un plus grand centre d’achats pour le ravitaillement et une quincaillerie pour remplacer la lumière à l’arrière d’Arabesque. Après ma session au  Salon de coiffure, on déjeune sur place à un petit resto italien. Puis on reprend l’autobus de 15 h, chargés comme des mulets, selon notre habitude. En revenant au port vérifions les amarres à cause des grands vents et des marées. Je téléphone à « Boat U.S. », gros marchand de fournitures pour bateaux, au sujet du fonctionnement défectueux du Loran C, acheté chez eux. On me réfère à la Société Raytheon, fabricants du Loran. J’obtiens enfin des précisions sur l’usage de ce précieux instrument, qui nous a laissé tomber par deux fois déjà. De plus, on se rend compte qu’il manque des pages au livre d’instructions inclus avec l’instrument. On va donc nous poster un « addenda » à ce précieux livret, aux soins de nos bons amis les Bonner, en vacances pour l’hiver à Myrtle Beach, Caroline du Sud. Cet endroit est d’ailleurs à notre itinéraire, mais en attendant, nous pourrons utiliser le Loran, forts des instructions verbales  prodiguées par l’agent technique .Au lavoir, ce matin, avons fait la connaissance de deux marins : le Capitaine Gregg Templeton, un paraplégique, et son père George. Ils sont à bord d’un voilier O’Day 22 pi. et demeurent à Garrison, NY( près de West Point). Charmants et intéressants, eux aussi sont retenus ici par la météo en plus de problèmes de moteur. Ils feront également route vers les Keys.

adminArabesque - une odysséeSandy Hook NJ,Verrazzano Bridge NY
Verrazzano Bridge, NY- Sandy Hook, NJ (marina Atlantic Highlands) le 27 octobre 1991 Brume épaisse à environ 1000' pi. du pont V. Sommes toujours dans la même petite anse sablonneuse, où évoluaient hier des enfants lors d’une mascarade. Aujourd’hui, c’est une équipe de tournage (TV ou cinéma)? qui s’est installée...