Upper Nyack, NY – Liberty Basin, NY (Ville de New York), le vendredi 25 octobre 1991
44º 29′ 46″ – 76º 14′ 98″

Aujourd’hui, au lever – brouillard, visibilité réduite à un mille. Ce qui ne nous empêche nullement de traverser la rivière Hudson, d’ouest en est, vers Tarrytown, au pied du pont Tappan-Zee. À la marina de Tarrytown, avons fait le plein de Diesel et d’eau. Puis, l’approvisionnement en denrées, y compris choux fleur & brocoli FRAIS, en plus de prunes noires juteuses et grosses pommes Granny Smith et Empire. Et pourquoi pas? Ne sommes-nous pas dans l’Empire State? Nous sommes même dans la ville de l’Empire Building!
2e départ à 11 h 20. Passons Yonkers vers 13 h 15. En face, c’est le New Jersey rural, puisque nous apercevons seulement des arbres teintés de cuivre, d’or et de pourpre. Quelques uns sont encore verts, grimpant à l’assaut  de parois abruptes de granit. Puis c’est l’entrée dans le port même de New York (objet de plusieurs de mes angoisses), mais qui se révèle bien plus calme que celui de Montréal! Où est l’achalandage tant redouté du trafic maritime d’un tel port? Laissons plusieurs quais presque déserts, dans notre sillage.14 h. Passons sous le Washington Bridge, puis un porte-avions (à quai), où sont garés plusieurs appareils militaires. Il s’agit du Musée Intrepid. Peu de circulation maritime. On suivait une barge depuis 11 h 45, qu’on a rattrapée, puis dépassée vers 14 h 30. Le Loran fait des siennes. Serait-ce la présence de plusieurs champs magnétiques, inhérents à cette grande ville… Nous nous dirigeons maintenant vers le parc Liberty, où un bassin à l’abri des vagues nous accueille pour la nuit.
16 h. Mouillons  à peu près au milieu de cette pièce d’eau, car ce coin ne semble pas des plus rassurants. Profitons du temps avant la tombée de la nuit pour vaquer à quelques travaux d’entretien : Paul répare la pompe à main, de cale, qui a déversé ses eaux huileuses dans la soute à bâbord, souillant le Spi. etc. Faudra passer au lavoir très bientôt. Je lave toutes les fenêtres, écoutilles, hublots et miroirs (une vraie Mme Blancheville)! Ensuite, le capitaine installe 2 anneaux à serviettes et un nouveau miroir de laiton, cadeau de départ de nos employées du studio. Ces articles rendent la Head plus pratique et plus pimpante. Puis c’est l’heure de dîner. Dehors, on entend le youyou qui se démène un peu au bout de son amarre, pendant que la marée (4 pi), monte. Tout est calme, ici. On a peine à croire qu’on est réellement dans la Grande Métropole. Seulement les gratte-ciel tout illuminés de façon

Gratte-ciel New-York

Tours tristement disparues en 2001

féerique, nous ramènent à la réalité. Oui, New York est bien belle… Sortirons de la ville demain; mais d’ici, on voit la statue de la « Grande Dame », au confluent de la rivière Hudson, et de l’Atlantique. Louvoierons tout près de « The Battery, Liberty Island et Ellis Island », en direction de Sandy Hook, NJ

Liberty Basin, NY (environs du) Verrazzano Bridge NY le 26 octobre 1991, 21e jour

8 h 05 Départ de Liberty Basin (Liberty Park), près de Verrazzano Building – direction Sandy Hook, NJ (Est). Je prends la barre pendant que Paul lève l’ancre et je demeure au poste jusqu’à Liberty Island – site de la « Statue de la Liberté », cadeau de la France après la Révolution française pour remercier les Amériques de leur contribution à cette occasion. 

Très élégante dans son drapé de cuivre vert, flambeau d’or à la main – quelle classe a cette

Statue de la Liberté

Statue de la Liberté

statue! Mais le brouillard n’entend pas nous laisser pour quittes et Paul prend la barre pendant que je prépare le petit déjeuner. Et plus de 6 milles plus loin, (à environ 5 milles du pont Verrazzano dont on ignorait la présence à cause de la brume épaisse) sommes forcés de rebrousser chemin pour chercher refuge aux anciens quais de transport urbain de New York. Après 1 heure et 30 minutes d’attente – le voile semble se dissiper un peu – larguons les amarres qui nous retenaient à ces anciens quais et repartons vers Sandy Hook. Non, au bout de 10 minutes, il faut se rendre à l’évidence : on perçoit à peine de gigantesques transats et un grand nombre de barges chargées à plein bord. Le Loran ne fonctionne pas. L’œil et l’oreille aux aguets, tous deux sur le pont, d’un commun accord, décidons de retourner en arrière. La prudence exige cette manœuvre. Mouillons dans une petite crique bordée d’une plage sablonneuse. Une jolie maison sur la berge (ancienne résidence d’Alice Austin, photographe), est le site d’une fête Halloween, où enfants costumés et adultes évoluent. On se sent presque comme des voyeurs, en regardant se dérouler les activités de ce groupe. Pendant ce temps, Paul essaie d’effectuer quelques menus travaux à bord, mais il s’interrompt à toutes les 10 minutes pour scruter l’horizon fermé, avec ses jumelles. Soudain le rideau se déchire et on VOIT un pont- le tant souhaité Verrazzano Bridge, dont on ignorait la présence. Et dire que nous sommes à peine à ½ mille de cette énorme structure, jalon essentiel pour nous diriger vers Sandy Hook, NJ, puis vers la mer. « So near and yet so far », puisque le rideau se referme, sur le décor et sur nos espoirs. Nous demeurerons donc à notre mouillage, jusqu’à demain. Le LORAN C, instrument de navigation installé à bord, refuse de nous donner les renseignements nécessaires sur la direction à prendre. C’est sans doute à cause de plusieurs  structures environnantes, qui agissent comme aimants et qui « déboussolent », c’est le cas de le dire, cet instrument. Résigné, le capitaine termine son travail : il installe deux bons haut-parleurs dans le carré, pour notre nouvel appareil FM (radio cassettophone nautique). Quelle amélioration du son! Puis on s’installe à la table devant des Daiquiris glacés. Paul écrit à la famille, c’est à son tour cette fois. Je commence un travail à l’aiguille. On allume les lampes à l’huile et la cheminée Can-a-Flame. La chatte dort dans un coin Tout est bien dans le meilleur des mondes…Avant d’aller au lit, le capitaine monte sur le pont pour vérifier l’ancre et les amarres Il m’appelle pour me faire admirer le fameux pont Verrazzano. Féerique!!! Avec ses ampoules clignotantes pour définir son architecture aérienne, le tout auréolé d’un reste de brouillard à la base de ses énormes piliers. Ironie du sort – nous étions incapables de le franchir, ni même de l’apercevoir en plein jour, mais ce soir, ce pont nous nargue en se révélant enfin à nos yeux émerveillés.

adminArabesque - une odysséeLiberty Basin NY,Statue de la Liberté,Upper Nyack NY,Ville de New York
Upper Nyack, NY - Liberty Basin, NY (Ville de New York), le vendredi 25 octobre 1991 44º 29' 46' - 76º 14' 98' Aujourd’hui, au lever - brouillard, visibilité réduite à un mille. Ce qui ne nous empêche nullement de traverser la rivière Hudson, d’ouest en est, vers Tarrytown, au pied...