À quai,    le lundi 9 décembre 1991

Aujourd’hui, sommes retournés sur la rue Beach, rue des magasins – direction nord – après que Paul ait terminé la toilette extérieure d’Arabesque. Elle en avait grand besoin et du coup, toute pimpante, semble rajeunie!

En route, sommes arrêtés au « Buffet ». Splendides et nombreuses salades, excellent rôti de boeuf au jus, pâté de poulet sans croûte- superbe- s’étalent à nos yeux affamés le tout pour 10 $, breuvage et pourboire inclus. Quelle aubaine, surtout pour des marins peu habitués à une telle variété de légumes et viandes! 

Après ce repas plantureux, continuons vers la quincaillerie Dunn. Ses vitrines  extraordinaires avec décorations et personnages de Noël, animés, rivaliseraient avec celles d’Eaton’s et La Baie, rue Sainte-Catherine à Montréal. Revenons à bord heureux de nos achats : un fanal rouge (7,00 $) pour remplacer celui de la tête de mât, lorsque au mouillage. En effet, le nôtre, très vieux, avait rendu l’âme il y a environ une semaine. Également, rapportons des lumières miniatures, de Noël, à piles… Les Américains, tout de même!

Audrey De Quoy, rejointe à nouveau ce matin, s’était offerte gentiment, à nous emmener faire des courses. J’ai refusé, car avons grand besoin d’exercice sur le plancher des vaches. De plus, ne tenons pas à monopoliser son temps, car elle nous a invités à dîner chez elle. Et les De Quoy, viendront nous cueillir vers 17 h 30 à la marina, ce soir.

Après la douche, j’aperçois nos hôtes près de la grille verrouillée conduisant aux quais. Paul les guide vers Arabesque, qu’Audrey visite avec intérêt. Stan, pour sa part, demeure sur le pont, souffrant de mal de mer/claustrophobie?

Mams’elle, devant un nouvel auditoire, y va de son spectacle sur le cagnard, se lançant comme une folle, à l’assaut du mât! On offre l’apéro, mais ils déclinent, préférant nous emmener chez eux, rue South Atlantic, sans délai.

Beau décor. Logis meublé de 2 chambres à coucher, 2 salles de bain complètes, à 900 $/mois. Piscine, mais pas chauffée, du côté nord du condo, ce que déplore Audrey. Pendant que nous sirotons un apéro, Danielle téléphone, voulant s’assurer que tout va bien. Elle ajoute que Steve est grippé. En soirée, je téléphone à une connaissance, et amie d’Audrey, Claire Sargent (tante de Stewart)- également à Daytona Beach. Elle et son mari, Bob, demeurent maintenant plus au sud de la rue S. Atlantic, de l’autre côté du pont Port Orange. Claire me demande de décrire Arabesque et dit qu’elle sera à son balcon au 5e étage, lorsque nous passerons devant son immeuble vers 8 h, demain.

Dîner au rôti de boeuf, superbe. Belle soirée. Les De Quoy sont charmants et nous ramènent à la marina en passant devant des maisons décorées de scènes de la Nativité, illuminées de façon sensationnelle!

Daytona Beach, FL – Titusville, FL le mardi 10 décembre 1991

66e jour

7 h 30 Départ sous un ciel ensoleillé, mais partiellement nuageux. Descendons le courant de la rivière Halifax, passant ainsi devant l’appartement des Sargent vers h. Mais notre chenal à l’ouest, est loin du côté de la rivière où ils logent. Alors, je crois avoir aperçu Claire au balcon, tel qu’entendu. À tout hasard, j’agite la main. Au fait, à l’aide des jumelles, j’ai entrevu une dame en robe turquoise, penchée vers l’eau, sur la véranda du 5e!

Avions hissé le foc vers 7 h 40, et enfilons les milles sous un soleil maintenant radieux, abandonnant les cumulus derrière nous! À 12h, franchissons le Mile 860, donc, à la vitesse de 30 milles en 4,5 heures. J’oubliais : le préposé au pont Coronado nous ouvre le pont à bascule presque immédiatement, à 9 h 45. Lorsque je lui ai dit en français : « Merci beaucoup, Santa », car il portait une tuque de Père Noël, et que je lui ai souhaité un Joyeux Noël, il a souri et agité la main. Puis, à son tour, il nous a exprimé ses bons voeux, mais en anglais, pensez donc. Enfin en voilà un qui aime son métier…

Passons à travers un canal le Haulover Canal, aux abords splendides : pins d’Autriche et palmiers se côtoient pendant que des hérons bleus se déplacent lentement, pêcheurs solitaires et silencieux, en compagnie cependant, de pêcheurs humains. Un joli pont à bascule, du même nom que le canal, s’ouvre sur demande, pour nous laisser le passage.. Il est à mi-chemin de ce canal creusé. Et nous poursuivons, foc et moteur, puisque un faible vent de l’ouest continue à nous faire avancer de ¾ de noeud, en plus des 5 noeuds du moteur, sur la rivière « Indian River ». Arrivons au mouillage de Titusville, à l’extérieur de la marina, et en vue du pont du même nom. Il est 14 h50 et il y a déjà une dizaine de voiliers à l’ancre dans ce bassin, dont 6 du Canada. Reconnaissons Summer Days avec Allen et Anne de Toronto. Nous nous installons, puis lisons sur le pont pendant environ une heure. Je décide de profiter des quelques heures de clarté qui restent, pour nettoyer et polir une partie des barres de chrome du balcon à bâbord et tribord. Paul décide de se mettre à l’oeuvre lui aussi et se charge du balcon arrière et de l’échelle. La rouille et la corrosion s’étaient bien installées, mais on réussit de façon surprenante à les déloger avec des tampons de SOS. Paul termine juste à temps, après moi. Un énorme nuage noir crève et répand des torrents d’eau, pendant que le vent en bourrasques, souffle du nord, soulevant une houle d’1 m dans notre crique, juste à l’est de l’ICW. On va drôlement se balancer ce soir et cette nuit si le vent continue ainsi!

https://www.retraiteenaction.ca/le-magazine/wp-content/uploads/sites/7/2015/09/arabesque.jpghttps://www.retraiteenaction.ca/le-magazine/wp-content/uploads/sites/7/2015/09/arabesque-300x300.jpgadminArabesque - une odysséeDaytona Beach Fl,Titusville FL

À quai,    le lundi 9 décembre 1991 Aujourd'hui, sommes retournés sur la rue Beach, rue des magasins - direction nord - après que Paul ait terminé la toilette extérieure d'Arabesque. Elle en avait grand besoin et du coup, toute pimpante, semble rajeunie! En route, sommes arrêtés au « Buffet ». Splendides et...