(Veuillez cliquer sur les photos pour les agrandir)

« Je confine, tu confines, nous confinons… mais c’est quand confinit »

Le confinement sanitaire est devenu la règle d’or pour assurer le bien-être de tous et toutes dans cette ère d’incertitude engendrée par le Coronavirus (COVID-19).

Chacun vit cette période de réclusion forcée à sa manière, que ce soit pour se ressourcer, pour consacrer du temps à ses proches, pour s’adonner à sa passion, pour apprendre quelque chose de nouveau, pour donner au suivant, etc.

À cet égard, près d’une vingtaine de membres de REA ont répondu à l’appel pour prendre part à un projet rassembleur. Pour ce faire, ils ont généreusement partager photos, expériences personnelles et  état d’âme face à cette privation de liberté obligatoire, afin d’inspirer ceux et celles en manque d’idées, ou encore, pour réconforter et divertir les personnes qui vivent plus difficilement cette période anxiogène. MERCI du fond du coeur!!!

Cette initiative permet également de documenter ce qui se vit durant un chapitre marquant de notre histoire en cours, où tout est apprendre et tout est en constante évolution.

Voici une compilation des textes et photos reçus. Bonne lecture et oui… ça va bien aller!

Lorraine Boulay

Je me suis donnée pour mission de ramasser les déchets le long du champ de la Ferme expérimentale qui longe le chemin Merivale et le long de la piste cyclable qui rejoint Merivale à Fisher. Trois gros sacs de remplis. Je ne m’explique pas qu’en 2020 il y ait des gens qui osent jeter leurs tasses de Tim Horton, leurs bouteilles de plastique et leurs canettes, là où bon leur semble sans égard pour les promeneurs et les cyclistes qui empruntent ces pistes. Je vous ferai grâce de mes commentaires sur les gens qui ont des chiens. Je soulignerai tout simplement qu’il y en a qui se soucie de leur prochain et d’autres pas.

J’ai nettoyé mes plates-bandes et celles de ma voisine qui travaille.

Je joue mon ukulele chaque jour et j’écoute mon groupe de Swingfavori de la Grande-Bretagne qui donne un concert gratuit par l’entremise de Facebooktous les jours à 15 h 30. J’ai commencé mon ménage du printemps et j’ai plein d’autres choses que je fais. Et j’appelle mes enfants et mes amis. Pas le temps de trouver le temps long. Tenez-vous tous à l’abri du virus!

Madeleine Stein

Je n’avais jamais dessiné.  Je me sers de cartes de souhaits ou de serviettes de table comme modèles. J`aime beaucoup.

Je suis le cours d’espagnol « Babbel ».

Je colorie.  J’avais acheter d`avance quelques livres a colorier pour adultes. J’adore ca!

Nicole Farley, Suzanne Lesage et le groupe de Fil en aiguille

Depuis le confinement, les doigts de fées du groupe de Fil en aiguille poursuivent leur mission à distance. Chacune tricote, crochète et/ou coud avec minutie, un point de couture, une maille et un rang à la fois, par de petits gestes silencieux et répétitifs, empreints d’amour et de chaleur humaine.

Mais cette fois-ci,  l’objectif est adapté aux besoins particuliers engendrés par la COVID-19. Par exemple, Nicole a fabriqué des bandeaux pour le personnel hospitalier de l’hôpital Montfort.  Ces articles permettent de retenir leur masque en place par l’entremise de boutons autour desquels on peut insérer les élastiques et ainsi soulager leurs oreilles endolories. Elle a aussi confectionné quelques « mandalas » colorés (les mandalas sont des images dites symboliques qui illustrent l’univers).

Pour sa part, Suzanne a également tricoté quelques masques dans lesquels s’insère facilement un filtre en papier ou en tissu. Et oui, elle en a profité pour terminer son arc-en-ciel tout récemment, ainsi qu’une magnifique couverture pour son petit fils.

Encore plus important que les produits réalisés, les membres du groupe prennent le temps de s’enquérir sur la façon dont chacune vit le confinement et pour prendre des nouvelles. « C’est ainsi qu’on a appris qu’une de nos grandes voyageuses a rapporté le virus en souvenir. Heureusement ses symptômes ont été modérés et elle s’est soignée à la maison ».

(Voir photos de masque arc-en-ciel, bandeaux,  mandalas et couverture)

François Mainville et Marie-France Delorme

Marie-France et moi marchons beaucoup et faisons des randonnées de vélo depuis quelque temps déjà. Évidemment, nous avons dû annuler notre voyage au Japon. Nous faisons régulièrement des coucous à mes filles via FaceTimeet Messenger et elles me gardent au courant des prouesses de mes petits-enfants avec photos et vidéo à l’appui.

Marie-France suit également des cours d’espagnol via l’Internet et elle a eu quelques rencontres familiales virtuelles par Messenger.  Je fais du sudoku et je joue au bridge sur mon iPad. Nous avons aussi entrepris de faire un immense casse-tête et sommes surpris de l’agrément que ça nous apporte. Nous songeons sérieusement nous isoler plus longtemps que les consignes l’exigent pour pouvoir en compléter d’autres. Hi! Hi!

Claire et Laurent Roussy 

Nous sommes réfugiés, Laurent et moi, dans le chalet de ski de notre fils Alain, au Mont-Ste-Marie et nous y resterons encore plusieurs mois, dans le confort et le calme, puisque les frontières provinciales sont maintenant fermées. J’en profite pour écrire et lire. Ces moments de quiétude et de réflexion face à ce que nous vivons présentement me rappelle un brin de sagesse qui m’a été transmis par le passé.

Il y a quelques années de cela, j’ai connu une grande dame qui m’a fait cadeau d’un peu de sa sagesse. Ellinor était jeune fille à l’époque de la Deuxième Guerre mondiale et demeurait à Oslo, en Norvège. La population souffrait terriblement de la faim et vivait constamment dans la peur.  Son frère avait été fait prisonnier par les nazis ; à son retour à la maison il n’a plus jamais été pareil, disait-elle. D’ailleurs, plus personne n’a jamais été pareil. Mais, Ellinor a compris que la vie retrouve immanquablement son cours normal.  À la fin de la guerre, elle a épousé un soldat britannique et ils sont venus s’installer au Canada pour élever trois beaux enfants.  Face à l’adversité elle disait toujours :  ‘’Well, what CAN you do ?’’ Elle savait rire, raconter et écouter. Et c’est ainsi que la vie poursuivait son cours, jour après jour. Une belle leçon de résilience pour nous tous !

Daniel Bibeau

Je ne sors pas ou très peu et je ne fais pas grand chose de mes journées autre que pour écouter la télé, faire des casse-têtes et marcher. Je participe également à plusieurs réunions vidéo par l’entremise de notre système Webex, en tant qu’organisateur, technicien et participant. J’ai également préparé deux documents de formation pour le système en question. Un pour les responsables d’activités et l’autre pour les membres. Finalement, je réalise que je suis plus occupé que je le croyais…

Denise Lemire et Gilles Laporte

Depuis que nous sommes revenus de notre croisière et que nous avons terminé la période de quarantaine obligatoire, il me semble qu’on demeure toujours en attente. En attente que la pandémie se termine, en attente de donner une caresse à nos petits-enfants, en attente de retourner faire nos exercices au centre de vie active, en attente d’inviter notre fils et sa famille à un repas hebdomadaire, et j’en passe. Bref, en attente de sortir du cauchemar. De l’autre côté de la médaille, on fait des activités virtuelles intéressantes avec nos petits-enfants.

Par exemple, avec Delphine qui a six ans, une couple de fois par semaine, elle nous contacte par Messengerpour nous lire une histoire. Son choix est des plus intéressants et on l’écoute avec fascination puisqu’elle y met toutes les intonations connexes aux personnages. On s’amuse bien avec elle. Avec mon autre petite-fille, Mylène qui a 12 ans, on fait des histoires à relais. Elle commence une histoire, je la continue, puis c’est au tour de son grand-père Gilles de continuer l’histoire et c’est à nouveau son tour. C’est incroyable l’imagination qu’on a pu constater de sa part et c’est un bon exercice de grammaire et d’orthographe. Avec Victor, notre petit-fils de 10 ans, c’est un peu plus détendu. On participe à des jeux en ligne à l’occasion. Avec les trois petits-enfants, je me permets de jouer à Skipboen ligne presqu’à tous les jours. Malheureusement, et je crois qu’ils manquent beaucoup ça, ils ont perdu leur havre de paix en ne pouvant pas venir chez leurs grands-parents. Espérons que nous n’aurons pas à attendre encore longtemps.

Denise Faucher

Cette période de confinement exige un réel changement dans nos habitudes.

Afin de rester fidèle à ma devise depuis toujours « tu grouilles ou tu rouilles », je marche régulièrement une heure par jour (en ce froid mois d’avril, ce fut avec la tuque, les mitaines et le foulard et le « vent »). Je me suis achetée un vélo électrique et depuis je monte les côtes en souriant…une vraie petite merveille que ce vélo!

Je manque énormément les merveilleux moments musicaux avec mes « joyeux troubadours » et mes quatre musiciens. La musique apaise nos angoisses, adoucit les mœurs et berce nos nostalgies. Donc, pour me faire plaisir, je joue une heure de piano par jour et, en marchant à l’extérieur, avec mes écouteurs dans les oreilles, j’écoute mes chansons préférées sur ma « playlist ».

Vive les cellulaires, les tablettes et l’ordi ainsi que tous les liens sociaux tels que Zoom, WEBEX, Messenger, FaceTime, Skype. Je m’amuse follement à rencontrer tous mes amis de Retraite en Actionen jouant différents jeux virtuels tels que Password, Scrabble duplicata, Scattergories, en plus des apéros de 40 minutes et les p’tits partys de danse sociale.

Faut pas oublier à l’occasion de se cuisiner de bons p’tits plats et de faire le ménage dans les garde-robes. Soyons vigilants, soyons vivants et…à quand la coupe de cheveux???

 Jacqueline McCullough

Je reviens d’une longue marche, un des moyens qui me permet de vivre le confinement de façon détendue. Ma routine matinale : la lecture du journal avec un bon café suivie d’un petit-déjeuner santé, une demi-heure d’exercices en écoutant une émission de télévision et finalement une douche relaxante. J’ai besoin d’un minimum de structure pour me sentir calme.

J’ai aussi pris l’habitude de me faire un menu pour la journée afin de m’assurer de repas équilibrés avec des mets que j’aime. Sur le comptoir dans la cuisine, j’ai toujours un bout de papier sur lequel j’inscris des petits projets pour la journée.

En écoutant une entrevue avec une psychologue, j’ai appris qu’on ne pouvait pas éprouver deux sentiments différents en même temps. Alors pendant que l’on fait quelque chose qu’on aime, on ne peut être anxieuse en même temps. Alors pour moi : la lecture, les mots-croisés, le Scrabblesur Facebookavec des membres de ma famille et des amies. Et ma ronde d’appels téléphoniques hebdomadaires aux personnes précieuses dans ma vie.

Je limite le temps que je passe à m’informer sur la pandémie, et je concentre mes efforts à prendre soin de moi-même, afin de ne pas devenir un fardeau pour les autres.

Francine Poirier 

Qu’est-ce qui m’occupe depuis le 23 mars, jour de notre retour précipité de Capetown?  Un peu de tout, mais beaucoup de souvenirs de … voyages, dont le voyage d’une vie.  En effet, j’ai pris possession du comptoir de cuisine pour étaler d’abord mon album de jeunesse, commencé à quelques mois par ma maman, rempli ensuite assidument pendant 15 ans jusqu’à mon mariage.  Je changeais alors de nom, de statut; donc forcément, il fallait changer d’album. Mais y revenir 50 ans plus tard pour le peaufiner, remplir les espaces laissés vides, quelle expérience agréable!

Le deuxième album qui retient mon intérêt, c’est celui de mon voyage au Vietnam et au Cambodge en 2016. C’est à peu près temps me direz-vous! En effet! Vive le confinement – cela me permet de rayer un projet sur une liste qui semble éternelle. (Voir les collages de photos liés au projet de Francine)

Anne Roland

 Mon calendrier est vide. J’y jette un coup d’œil en passant le matin comme d’habitude. La photo du Flatiron, cet immeuble spectaculaire de New York construit en 1902 dans un quartier vibrant de cette ville que j’aime, illustre le mois d’avril d’un calendrier vide. Enfin, pas tout à fait.  Il y a bien ce rendez-vous médical téléphonique, mais plus de spectacles, de concerts, de rencontres avec les copains, de marche des «Gros mollets» ni de bridge, ni de sorties… J’ai effacé les rendez-vous et les activités prévus.  J’ai effacé la croisière du mois de mai planifiée de longue date. Ce calendrier vide me donne l’étrange sentiment d’irréalité.

En attendant, il faut bien vivre. D’abord, j’ai de la chance: je suis en bonne santé, j’ai un toit, de quoi manger et je suis retraitée.  J’ai pu sortir me promener une fois terminé le confinement auto-imposé à mon retour d’Europe à la mi-mars.  J’ai de la chance : je peux faire la boucle des « trois passerelles » le long de la rivière Rideau vers le sud ou la boucles des « trois ponts » le long de la rivière Rideau vers le nord. Il y a aussi plein de rues très tranquilles à découvrir où étant seule à marcher ou presque, je ne crains pas de violer la règle de distanciation. Je peux même me balader en compagnie de quelqu’un à bonne distance, ce qui donne lieu à un ballet étonnant quand on croise des passants ou des vélos. Je peux enfourcher mon vélo quand le temps le permet.

J’ai de la chance : la technologie vient à la rescousse. Je connaissais la vidéo-conférence avant, mais maintenant je l’apprécie vraiment.  Je peux voir ma famille. Nous faisons une rencontre bimensuelle (Ottawa-Montréal-Paris-Montauban-Berlin-Rio de Janeiro) et du coup, nous nous voyons plus qu’avant la crise!  Ce n’est pas comme aller prendre un café, mais je bavarde avec mes amies par vidéo en plus du téléphone. Mon groupe de lecture se rencontre virtuellement pour discuter du livre que nous avons lu et nous prenons, chacune chez soi, un verre à notre santé réciproque.  Comme il faut bouger, vive les cours de yoga et d’exercices en ligne et, ma foi, je me demande si je ne voudrais pas continuer les cours virtuels quand la situation sera redevenue normale.  Bon c’est vrai, la camaraderie me manque.

J’ai de la chance : j’aime cuisiner. Je profite de cette période pour refaire de vieilles recettes et en explorer de nouvelles en fouillant dans mes placards où je fais bien des découvertes.  Bien sûr, j’aimerais en faire profiter mes amis.  Au moins mon mari peut me conseiller : recette à conserver ou non. Nous continuons la tradition du souper du jeudi que nous prenons avec des copains depuis des années. En cette période de confinement, l’un de nous choisit un restaurant qui fait des plats à emporter et les livre aux autres.  Nous mangeons la même chose chacun chez soi!

Les arts sont aussi au rendez-vous.  Les tableaux de la collection Barnes de Philadelphie sont présentés, un par jour, par les conservateurs. Ça me remémore ma visite de ce musée splendide il y a quelques années, un délice. L’orchestre du CNA entre dans ma maison le mercredi soir à 20h pour la transmission d’un concert enregistré dans le passé auquel le plus souvent j’avais assisté, un autre délice. En plus de la radio que j’écoute beaucoup, il y a une offre époustouflante de musique, de télévision et d’art visuel. Mon calendrier est vide, et pourtant je dois me rendre à l’évidence, je n’ai pas le temps de tout voir ni de tout faire!

Oui, embrasser mes petits- enfants me manque énormément, mes amis me manquent énormément, le sentiment d’être «coincée»  est pesant. Je regarde le prix de l’essence : je ne peux pas en profiter puisque je ne peux aller nulle part. Je me console en me disant que c’est bon pour la planète !  L’avenir est nettement flou et mille questions me passent par la tête.  En attendant d’avoir des réponses, je tâche de vivre au jour le jour, du mieux possible et de profiter des bonnes choses qui passent. J’ai de la chance : je n’ai pas le temps de faire tout ce qu’il n’y a pas dans mon calendrier vide. Bon printemps!

Christiane Bernier

Le souci de l’autre. Le retour à soi : D’abord, il y eut le blogue. Ce matin-là du premier jour du confinement où j’ai refusé l’enfermement solitaire. A démarré ainsi un deux semaines de belle euphorie. Idées et émotions en vrac au gré des jours. Au vent de la surprise heureuse de votre écoute, de vos réponses. Le confinement de l’après-bloguese décline différemment. Tout en demi-teintes. Multiples. Tant dans le partage que dans la réflexion. En moments modulables au long des semaines.

Confinés ensemble : Le tiers de mes journées se passe à l’écran, d’une manière ou d’une autre.

-La partie nécessaire : famille, amis proches (courriels, médias sociaux). Réassurance bienfaisante dans cette banalité qui se raconte à l’infini. Tout est dans la présence de l’être-là… Pareil chez vous, non ?

-Les «Zoomeries» : apéritifs, étirements, partages divers, en ligne. Repousser l’isolement. Explorer le plaisir de l’être-ensemble. Ma dose préférée d’individuel collectif ? Le scrabble duplicata au sein d’un groupe d’amis qui jouent −comment dire ? −avec une ferveur désarmante.-L’actualité : j’y consacre un temps mesuré. Avec le choix de ne pas me laisser envahir. De ne pas suivre les messes quotidiennes de nos leaders. Futile éloignement du péril, mise à distance psychologique, qui sait ? Je lis les synthèses. Les mises à jour quotidiennes. Les éditos (les caricatures aussi, bien sûr!).

Le grand détachement : Puis, une frénésie d’épuration m’a saisie. L’espace extérieur se restreignant, j’ai eu comme une envie folle d’en créer intra-muros, partout où cela était possible : livres, papiers, photos sur tablette et ordi… passés au crible du détachement. Sans appel. Repousser les murs. Créer des ouvertures. Me libérer du superflu… Suis-je la seule à avoir ces urgences ?

Le retour à soi : Et c’est là que, tout doucement, est venue comme une incitation à réinvestir mon intérieur perso. Placer différemment les blocs Lego dont je dispose, en moi. Une pause, dans cette pause imposée. Que je ne savais pas à ce point nécessaire. À compulser tous ces morts, chaque jour, comment ne pas en revenir aux questions existentielles ? Refuser la tentation de l’attente de l’après. Être activement dans la pensée.  Lire. Un peu de poésie. Un peu de philo. Des bribes de récits. Du vécu. De l’authentique. De ces textes qui écrivent au cœur. Pas de fiction. Mon étonnement à délaisser les polars (ma délectation habituelle). Écrire. Pour soi. Les changements ne vont jamais sans leurs guerriers :  deuil, réflexion, adaptation. Réaliser que toute activité se fait, non seulement avec, comme précédemment mais aussi, maintenant,contre. Avec le mondeavec les autres. Contre le sale virus, l’anxiété, la solitude. Contre l’envahissement de l’inéluctable. Les choses ne seront plus les mêmes. Je ne serai plus la même. Chaque minute que je vis porte le double poids de cette signifiance. Une crise de cette envergure force sa réflexion cruciale : on ne va pas la refaire pour voir si on aurait dû la vivre autrement !

Dehors. Merci au ciel : Allégresse. Marches quotidiennes ou balades vélo. Aller à la rencontre du temps. Dans tous ses sens. Mesurer la taille des bourgeons, l’avancée des jonquilles. Investir goulûment la lumière. La couleur du chant des oiseaux. L’odeur du bruissement du vent. Le rêve de l’eau. La grâce de vivre un jour de plus. Le miracle de ce qu’est « être en vie ». En santé. Même relative. (Voir  photos 1)  la beauté nue du canal. Sans-monde! Du jamais vu. Un bonheur; 2) Christiane à vélo.)

Danielle Carrière-Paris

Pendant que mon époux André traite les urgences et les cas aigus à sa clinique chiropratique, je continue à me livrer à l’écriture. Cette douce compagne est d’autant plus salutaire en ce temps de confinement où le sentiment de précarité et d’incertitude est omniprésent.  Elle me permet de poursuivre mes écrits dans la revue Le Chaînon et dans le magazine Action! de REA et de terminer l’ébauche d’un autre livre. Je profite également de ce moment de réclusion pour lire, crocheter et garder contact avec nos amies et les membres de nos familles élargies par courriel, par téléphone ou par Facetime.

Je poursuis également mes sessions d’entraînement physique à distance avec mon entraîneuse, en plus de pratiquer le yoga. Vive la technologie! On marche aussi à en user nos souliers le long des routes de campagne où, par le hasard des parcours empruntés, on rencontre des voisins et des amis. On jase tout bonnement, à distance évidemment. C’est le cas de dire que les bottines suivent les babines, littéralement. Et… on mange. Dieu merci pour les vêtements en spandex!

De plus, j’ai fait  un retour récemment au dessin à main levée, un passe-temps que j’avais abandonné depuis belle lurette, mais que j’exerce maintenant par l’entremise de notre tablette électronique. C’est un moyen efficace pour retrouver ma zénitude et pour éveiller ma créativité. Certains croirons que je suis retombée en enfance, mais sachez qu’en réalité, elle ne m’a jamais vraiment quittée…

Note : Jean Boisjoli a également participé à cet exercice. (Je vous invite à lire l’article séparé intitulé, Le déconfinement d’une plume confinée…)

 

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(Veuillez cliquer sur les photos pour les agrandir) « Je confine, tu confines, nous confinons… mais c’est quand confinit » Le confinement sanitaire est devenu la règle d’or pour assurer le bien-être de tous et toutes dans cette ère d’incertitude engendrée par le Coronavirus (COVID-19). Chacun vit cette période de réclusion forcée à sa...