Les 14 et 15 octobre 1991 — Évasion : Chroniques de voyage à bord du voilier Arabesque

Fulton NY – Brewerton, NY (lac Oneida),  le 14 octobre 1991

9 h 05 Écluse no.2, de Fulton. Attention à bien se situer dans la digue, à cause d’un pont qui surplombe celle-ci. Manoeuvre réussie en s’attachant aux câbles qui pendent le long de la paroi de ciment. Prochaine écluse, (également la dernière), no. 1, à Phoenix à 9,5 milles.
11 h 50, passons la dernière écluse. Le soleil est parfois voilé par des nuages. Arabesque progresse bien.  12 h 25 Three Rivers Point, sur la rivière Oneida, en route vers l’écluse no. 23.14 h 25 Plein de fuel à Brewerton Marina & Boat Yard. On y fait quelques achats, dont 4 pintes d’huile.15 h 50 Départ de Brewerton, pour nous engager sur le lac Oneida, où de légères vagues viennent à notre rencontre. Ce lac est vaste (24 milles de longueur), mais de faible profondeur (de 12 pi à !6 pi seulement), et il a mauvaise réputation. Les brises y sont capricieuses et changeantes. On nous a enjoint de ne PAS essayer sa traversée à moins qu’il n’y ait AUCUN vent.
16 h 10 Décidons de rebrousser chemin, à cause de vents de l’est, donc de face qui soulèvent une houle de 2 pi à 3 pi. Ceci fait vibrer dangereusement les supports en X (à l’avant du pont), et sur lesquels reposent le mât et la bôme. Soyons prudents et retournons au quai municipal de Brewerton, même s’il n’y a aucun service (tels que eau, électricité). On s’amarre aux taquets et y passerons la nuit.

Brewerton, NY    Lac Oneida,  le 15 octobre 1991

7 h 45 Départ. Le baromètre continue à descendre, 1009. Température 40 ºF. Pluie sans relâche. Vents calmes. Sommes à environ .5 km du lac. On s’y engage encore, mais des lames de 3 pi et des vents de l’Est, de plus de 10 km/h, nous forcent à rebrousser chemin, à 8 h 10, à la bouée rouge 134.
8: h 40 De retour au parc municipal de Brewerton et à notre emplacement le long du mur. Aucune autre embarcation n’y séjourne, d’ailleurs. Allons faire un tour en ville. Quelques emplettes à la quincaillerie, puis de retour à bord où l’humidité augmente encore. Paul met le livre de bord à jour, j’écris ma chronique. On allume le Can-a-Flame, pour tenter d’assécher un peu l’intérieur, car durant la nuit les plafonds du «V » dégoulinent, ainsi qu’hublots et certaines écoutilles. Paul étend une grande bâche de vinyle sur le lit. Mam’selle se pelotonne plus près de nous… Ah! La pluie à bord d’un voilier, ça n’est pas le paradis!