Le 10 novembre, 1991 — Évasion : Chroniques de voyage à bord du voilier Arabesque

À quai, le 10 novembre 1991

Déjeunons avec les Popov, à 10 h 30, après un appel à maman. Toute heureuse de m’entendre, celle-ci me donne des nouvelles de la famille. Puis je lui parle de notre voyage, mais sans trop insister sur les détails qui pourraient l’inquiéter.

Le menu du jour est “Eggs Benedict”, mais fait de crabe au lieu de jambon. Sensass! Établissons une bonne base d’amitié avec Lee et George. Phil est présent et s’excuse de nous avoir fait faux bond hier soir. On lui pardonne facilement, c’est de son âge que de vouloir rencontrer des filles,  après 3 semaines en mer…Dans l’après-midi, Paul se charge de la lessive et je termine la réparation du foc, c.-à-d. en ce qui concerne la couture à la machine. Je compte terminer ces réparations à la main, en utilisant la paumelle que j’avais achetée suite à une croisière en haute mer sur la brigantine (un quatre mâts), le Fantôme, l’an dernier. D’ailleurs c’est là que j’ai appris quelques principes de réparations de voiles. Un gréeur de 82 ans, « Off-Shore Eddie », s’était offert en toute gentillesse, à m’en expliquer les rudiments. On ne sait jamais quand un tel détail, en apparence anodin, pourra être utile… Puis Phil vient dîner à bord, apportant un dessert aux pommes, à ses hôtes. Notre invité me complimente à plusieurs reprises sur le menu et on passe la soirée à boire du thé tout en planifiant l’itinéraire des jours à venir.

Arabesque

Des marées gigantesques, (toujours effets d’après l’ouragan il semble), ont couvert les quais par plus d’un pied, en fin d’après-midi, mais tout rentre dans l’ordre, durant la nuit. En prévision de ceci, Bob Knight nous avait conseillé de faire le plein de fuel et d’eau (au cas où les réservoirs seraient contaminés par ces eaux salées, en fin d’avant-midi. On s’est félicités d’avoir suivi ses conseils.