Petite escapade à Terre-Neuve et au Labrador

Texte et photos de Jean-Guy Daigle

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Du 23 juin au 7 juillet 2019 – Disons d’emblée que ce voyage fut une superbe réussite grâce à la conjugaison de quatre facteurs : 1) la planification très experte et judicieuse de l’Agence Rockland qui connaissait parfaitement les destinations ; 2) la présence constante et amusante de l’accompagnateur Mario qui veillait perpétuellement au grain ; 3) le soutien discret mais éveillé de Yolande Bernard qui assurait en douceur la transition entre les membres et l’agence; ainsi que 4) la composition du groupe de 26 voyageurs affables et ponctuels qui ont agrémenté le quotidien.

D’autre part, les désagréments inévitables lors d’un aussi long périple ont été réduits au minimum : le report inopiné du vol initial d’Air Canada à partir de Toronto a vite été oublié après quelques soupirs entendus ; les quelque 2 300 km avalés dans un autocar spacieux ont été sagement répartis quotidiennement en tronçons qui ont dépassé la marque des 300 km qu’une seule fois ; finalement, les aléas prévisibles du climat terre-neuvien (froid, pluie, brouillard) ne nous ont vraiment affectés qu’au premier et à l’avant-dernier jours du parcours, étant entendu que la fraîcheur ambiante a primé sur les occasions de bronzage.

À l’exclusion de l’extrémité sud-ouest de l’île et de la presqu’île menant vers Saint-Pierre-et-Miquelon, nous avons eu droit à un magistral tour de l’île. À commencer par la bordure du parc du Gros-Morne et la poussée jusqu’au bout de la Péninsule du Nord où se niche le site historique de l’Anse-aux-Meadows, lieu du premier établissement viking autour de l’an 1000.

À proximité, le bourg nordique de St. Anthony nous a donné l’occasion d’une première et spectaculaire excursion à la rencontre des glaciers. Sans oublier la traversée aller-retour du détroit de Belle-Isle vers le littoral méridional du Labrador et les hameaux québécois de Blanc-Sablon au passé musclé de chasseurs de phoques et de baleines.

Plus monotone en revanche, le passage des districts centraux vers l’est a permis des étapes à Grand Falls et à Gander mais, surtout, une pointe vers le pittoresque port de pêcheurs de Twillingate pour une deuxième expédition vers les glaciers, cette fois avec costume de pied en cap à bord d’un puissant zodiac.

À la pointe orientale de la péninsule de Bonavista ensuite, les tout premiers débuts de la présence européenne nous attendaient là où Jean Cabot a débarqué au nom de l’Angleterre en 1497 et là où les Portugais ont implanté les pêcheries autour de Trinity en 1501. Quant à notre découverte de la péninsule d’Avalon, elle s’est logiquement concentrée sur Saint-Jean et les environs non sans nous gratifier d’une inoubliable rencontre en mer avec les macareux et les baleines noires lors d’une sortie à Bay Bulls. Fixées dans la capitale, les quatre dernières journées du voyage ont permis de jouir de la vue imprenable sur le port à partir du sommet de Signal Hill, de sillonner les différents quartiers à la recherche des emblématiques maisonnettes multicolores, de s’instruire dans le merveilleux musée du complexe The Rooms et, pourquoi pas, de déambuler en repérage de pubs typiques ou de boutiques spécialisées.

Au-delà des attentes, voilà qui qualifie le mieux cette quinzaine. Outre le plaisir de se retrouver entre amis et de tisser de nouveaux liens, c’est la diversité des expériences sur place qui nous marqués : la beauté de paysages à couper le souffle, la plongée dans une riche histoire peu familière, les plaisirs d’une cuisine proche de la mer et, à tout moment, les manifestations de l’extraordinaire gentillesse des gens à l’endroit des visiteurs. Voilà qui donne envie de parler de «société distincte» et d’y retourner un jour… avec ou sans « screech-in » !